jeudi 17 novembre 2016

Maggy Garrisson de Oiry et Trondheim




Présentation éditeur (tome 1)
Même dans l'agence miteuse d'un détective alcoolique, un boulot, ça reste un boulot. Et depuis le temps qu'elle en cherche un, Maggy Garrisson veut bien faire quelques concessions. D'autant qu'il y a toujours moyen de se faire quelques billets, quand on est prêt à aider son prochain et qu'on sait faire preuve d'un minimum de présence d'esprit. Ce qui semble d'ailleurs sacrément manquer à Anthony Wight, son patron, qui s'est fait passer à tabac cinq jours après qu'elle eut commencé à travailler pour lui et qui ne reprend connaissance que pour lui demander de lui apporter son vieux portefeuille à l'hôpital.

Menue monnaie, facturette, reçu de parking, coupons pour une salle d'arcade... Pas de quoi faire le déplacement, et pourtant, quand Maggy constate qu'elle est suivie dans la rue, elle flaire le coup fourré. Car sous leur aspect anodin, les coupons semblent susciter une vraie convoitise.

Ce que j’en pense
Dès le premier tome, les mésaventures de Maggy Garrisson m’ont séduite. Il y a là tous les ingrédients du polar, et de ce point de vue, Trondheim remplit le cahier des charges avec talent. On pourrait se dire, oui bon, rien d’original : un détective un peu porté sur la boisson, les habituelles affaires un peu minables, ou en tout cas sans gloire, les coups fourrés, la corruption du flic, et j’en passe. Oui mais Trondheim bouge un peu les lignes : pas d’anti-héros, mais une anti-héroïne, tout à la fois un peu fleur bleue et rentre-dedans, pas un flic corrompue mais une nana en uniforme bien pourrie. Et ça n’a l’air de rien, mais ça change bien les choses. Par ailleurs, on ne s’ennuie pas, les trois tomes se dévorent (j’ai relu les deux premiers pour aborder le troisième). Le trait de Oiry colle parfaitement au genre : décors urbains, ambiances nocturnes, ciels blafards et pluie glacée, tout y est. Il saisit aussi d’une case la solitude du personnage de Maggy, et les ambiances d’un Londres qui n’est pas celui des paillettes, des touristes ou des affaires. Non, c’est un Londres plus populaire, moins trépidant que le dessin de Oiry nous donne à voir, et ça colle parfaitement aux ambiances glauques de ces trois volumes.
Maggy Garrisson est une héroïne comme je les aime, elle n’est pas là pour minauder, être « jolie »… J’ai bien aimé passer trois tomes en sa compagnie, ça c’est certain.


Stéphane Oiry (dessin) et Lewis Trondheim (scénario), Maggy Garrison, 3 t., Dupuis, 2014-2016.

3 commentaires:

Electra a dit…

ah super ! un polar en BD et trois tomes - je vais voir de ce pas si ils sont dispos à la BM

Eva a dit…

elle a l'air top cette BD! moi aussi je vais voir si la médiathèque la propose !

Tasha Gennaro a dit…

@Electra : oui, une série courte, ça fait du bien!
@ toutes les deux : vous me direz!