samedi 20 août 2016

Horreur boréale d'Åsa Larsson


Présentation éditeur
Une ferveur religieuse sans précédent s’est emparée de la petite ville minière de Kiruna, en Laponie, depuis que le charismatique Victor Strangård, le Pèlerin du Paradis, a survécu à un terrible accident et est revenu d’entre les morts. Pourtant, un matin, il est retrouvé sauvagement assassiné et mutilé dans l’église de la Force originelle où il officiait. Sanna, la fragile sœur de Victor, demande à son amie d’enfance, Rebecka Martinsson, avocate fiscaliste à Stockholm, de venir la soutenir et l’aider à échapper aux soupçons de la police. Rebecka, aux prises avec son passé et menacée par les disciples de cette communauté religieuse qu’elle a fuie, doit prouver l’innocence de Sanna au nom d’une amitié depuis longtemps brisée...

Ce que j’en pense
C’est complètement par hasard que j’ai ouvert ce polar, premier d’une série signée par la Suédoise Åsa Larsson, dédiée au personnage de Rebecka Martinsson. Horreur boréale avait été publié par la Série Noire, qui s’en était cependant tenue là. J’étais un peu méfiante, je l’avoue, car je n’adhère pas si facilement au polar suédois. En tout cas le plus contemporain, car je suis fan des polars de Sjöwall et Wahlöö. Je n’aime pas du tout Camilla Läckberg (j’ai lu les trois premiers de sa série), et Henning Mankell m’a vite lassée. Je redoutais aussi de lire un pur thriller, genre dont je ne suis pas férue.
Horreur boréale lorgne certes du côté du thriller, avec un effet de crescendo qui mène à une confrontation de l’héroïne avec le tueur (je suis volontairement imprécise). Cependant il n’y a pas les travers (à mes yeux) du thriller : les retournements abracadabrants de situation et les révélations supposément fracassantes. Non, Åsa Larsson ne cherche pas la complication, elle propose une explication rationnelle intelligente et a suffisamment de talent pour tenir le lecteur en haleine sans en faire des tonnes.
J’ai aimé l’univers dépeint, ce nord lapon de la Suède, et j’ai adoré les personnages, aussi bien l’héroïne que le duo de flics, que j’espère retrouver eux aussi dans un futur volume. Et puis il y a le patron de Rebecka, riche de potentialités tant ses relations avec la jeune femme semblent prometteuses, le voisin solitaire si rassurant...
Assurément Horreur boréale lorgne plus du côté du noir que du thriller, dans sa façon de brosser le portrait d’une petite communauté, qui baigne dans une bigoterie suspecte et hyper normative. La famille n’est pas épargnée, avec ses figures de domination qui en font un milieu toxique.
Bref, Horreur boréale n’est sans doute pas le polar du siècle, mais c’est pour moi une bonne surprise et je vais lire le deuxième volume. Et en attendant, j’ai eu envie de retrouver ces paysages tout en changeant de plume : j’ai donc commencé Le dernier lapon d’Olivier Truc !


Åsa Larsson, Horreur boréale (Solstorm),  Gallimard Série Noire, 2006. Traduit du suédois par Philippe Bouquet et revu par Paul Dott. Publication originale : 2003.

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