Présentation
Ce roman prend la forme d’une longue lettre adressée par une jeune
fille à son amie française. La jeune narratrice est la rescapée d’un massacre
commis sur une petite île de la Norlande, copie (presque) conforme de la tragédie
d’Utoya, survenue en juillet 2011 en Norvège.
Mon avis
J’ai enfin lu Norlande, après
avoir acheté par erreur La grande môme,
il y a quelques semaines. Ceci dit, c’était une très bonne chose, d’abord parce
que j’ai aimé La grande môme, ensuite
parce Norlande fait quelques
allusions à ce roman (il n’est cependant pas nécessaire de l’avoir lu pour
aborder Norlande).
Norlande possède les mêmes qualités : écriture, construction, force des
personnages et du propos. Je l’ai lu d’une traite, car Jérôme Leroy s’y entend
pour distiller de la tension et ménager quelques surprises alors même que
l’issue est connue.
Bien sûr, il travaille avec un matériau très fort, mais là encore (même
remarque que pour Romain Slocombe), un mauvais romancier aurait tôt fait de
jouer sur la corde sensible à grand renfort de pathos dégoulinant. Rien de tel
ici. La puissance didactique du propos s’allie à une juste proportion d’émotion.
Si je devais émettre une seule réserve, ce serait sur le caractère
exagérément idyllique de la Norlande
ante-massacre. Je comprends bien que c’est le propos d’une adolescente que nous
avons là et donc sa vision d’un pays, je conçois également qu’il aurait peut-être
été difficile d’aller vers ce degré de complexité dans un roman noir jeunesse,
mais aussi protégée que soit la Norlande, je ne peux croire que les partis
extrêmistes s’épanouissent quand tout va merveilleusement bien et sans qu’il y
ait aucun terreau propice à la haine. Certains éléments évoquent cela (les
bouleversements sociaux, la cybersurveillance des jeunes militants), mais trop
légèrement à mon goût. Ce n’est toutefois qu’une toute petite réserve.
Norlande est un très bon roman noir jeunesse.
Pour qui ?
Pour des ados qui ont envie d’une littérature qui parle du monde qui
les entoure.
Le mot de la fin
A découvrir.
Jérôme Leroy, Norlande,
Syros/Rat Noir, 2013.
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