vendredi 19 juillet 2013

Maigret et la jeune morte de Simenon


Présentation
Une jeune femme en robe de soirée bleue est retrouvée assassinée square Vintimille, une nuit, et nul ne sait qui elle est. Maigret va patiemment retrouver son identité, reconstituer sa trajectoire, de son arrivée à Paris à cette nuit fatale, en collectant témoignages, données de tous ordres, patiemment, méticuleusement.

Mon avis
Figurez-vous que je n’avais jamais lu Simenon et par conséquent, jamais lu Maigret. Etrange quand on sait que j’aime le roman policier et que j’adore les Maigret incarnés par Bruno Cremer. C’est une promotion sur la versionnumérique de Maigret et la jeune morte qui m’a fait sauter le pas.
J’ai d’abord été déconcertée. J’ai l’habitude de l’incarnation forte de Bruno Cremer, incarnation sans doute fidèle mais à laquelle le comédien apporte sa présence physique, sa voix. Il habite le personnage, le remplit. Or, Maigret est un héros qui n’a pas les caractéristiques habituelles du… héros. Il observe, il écoute, il n’impose pas de présence charismatique, il se fond dans le décor. Je le perçois quand je regarde la série télé, mais c’est beaucoup plus frappant dans le roman. Il a donc fallu que je me fasse à ce personnage sans épaisseur (je le dis sans nuance péjorative).
Mais le charme a malgré tout opéré. J’aime l’empathie de Maigret, ici pour une victime d’abord sans identité, dont il va reconstituer la trajectoire, la pauvre existence. J’aime déambuler, à pied ou en voiture, dans Paris, aux cotés de Maigret, humer ces atmosphères, croiser ces personnages secondaires ou ces petits rôles, pourtant indispensables. J’ai été touchée par cette « jeune morte » mais aussi par Lognon, l’inspecteur triste et acharné, qui ont en commun, dans des proportions différentes, d’être l’un et l’autre des perdants, des éternels seconds.
J’ai retrouvé ici ce que je sais de la méthode Maigret, un peu en raccourci (le roman est très court) : observer, écouter, humer l’atmosphère des lieux, ce qu’ils racontent ; peu à peu reconstituer ce qui fait une vie et ce qui a amené à la mort, tragique et un peu dérisoire.
Une dernière remarque, un détail : je n’ai pas fait attention à la tabagie de Maigret dans ce volume, en revanche, j’ai trouvé qu’il piccolait beaucoup, à toute heure, notre commissaire…
Sans doute n’ai-je pas une envie irrépressible de lire immédiatement d’autres Maigret (quoique), cependant je sais que Maigret et la jeune morte est ma première rencontre avec Maigret, pas la dernière.

Pour qui ?
Pour tous ceux qui ont envie de romans policiers calmes, d’atmosphère.

Le mot de la fin
Une découverte.


Simenon, Maigret et la jeune morte, Omnibus, version numérique, 2012. Première édition : 1954.

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