mardi 2 avril 2013

Cruelles natures de Pascal Dessaint



Présentation (quatrième de couverture)
Antoine, écologue jadis renommé, mène une existence recluse dans la Brenne, pays d’étangs et de forêts. Il parcourt les routes à la recherche de cadavres d’animaux lui confirmant les dégâts de la " civilisation " sur la nature. Myriam partage sa vie depuis de nombreuses années. Elle a abandonné mari et enfant pour le suivre. Aujourd’hui ils vivent côte à côte sans se parler.
À Dunkerque, c’est l’époque du carnaval et des réjouissances. Mais Mauricette, élève dans un lycée horticole, souffre de voir son père à l’hôpital, plongé dans un coma profond. Pour tromper sa solitude, elle fréquente Régis et Thierry, deux garçons à la dérive qui sont prêts à tout pour lui plaire. Ces personnages meurtris vont tous se croiser au coeur de la Brenne, où se jouera leur destin...

Mon avis
Avant toute chose, une précision : j’aime beaucoup les romans noirs de Pascal Dessaint, que je tiens pour l’un des meilleurs auteurs ayant émergé dans les années 1990.
Ceci étant dit, je n’ai pas aimé Cruelles natures… J’y ai retrouvé certaines qualités de son auteur : l’écriture, précise, sans fioritures, et un dispositif narratif à la fois complexe et nécessaire, des voix qui s’entremêlent rapidement et forment un ensemble cohérent.
Ce roman a une spécificité par rapport à ce que Pascal Dessaint a écrit jusqu’alors : la nature, la faune, très présentes, évoquées avec une précision remarquable, aussi belles qu’inquiétantes.
Oui mais voilà… Je n’ai pas aimé l’intrigue, j’ai eu l’impression d’avoir lu ça cent fois, aussi maîtrisée soit la construction. J’ai lu tant de ces trajectoires ratées de jeunes gens désireux d’échapper à leur condition, à leur milieu social, ces braquages et ces cavales consternants et tragiques… Les trois personnages, Mauricette en tête, ne m’ont pas du tout convaincue. L’intrigue tournant autour d’Antoine était plus prometteuse, mais rapidement, elle m’a semblé terriblement prévisible.
Le roman ne m’est pas tombé des mains : il y a l’écriture de Pascal Dessaint, tout de même. Je n’ai pas aimé, voilà tout, et ce n’est pas très grave, parce que depuis, j’ai retrouvé le Pascal Dessaint que j’apprécie, notamment avec Les derniers jours d’un homme. C’est pourquoi je suis impatiente de lire son nouveau roman, qui sort début avril. De quoi me faire oublier Cruelles natures, j’espère. 

Pour qui ?
Pour des lecteurs peu aguerris aux codes du noir, peut-être, et qui sauront se laisser surprendre par l’intrigue. Pour ceux-là, nul doute que ce sera un très bon moment.

Le mot de la fin
Pas pour moi.

Pascal Dessaint, Cruelles natures, Rivages/Thriller, 2007. Disponible en poche, Rivages/Noir.

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