mercredi 17 octobre 2012

Coelacanth de Kayoko Shimotsuki


Présentation
Le lycée est bouleversé par une nouvelle inattendue : un des professeurs a été assassiné. Hisano est l’une des seules à ne pas être bouleversée. En revanche, l’événement la ramène à une autre tragédie, qui s’est produite dix ans auparavant : une explosion a détruit l’immeuble où elle vivait petite fille, tuant un jeune couple. Elle ne se trouvait pas sur les lieux, mais alors qu’elle rentrait à la maison, elle a été renversée par un petit garçon, l’un de ses voisins, le fils d’une des victimes. En percutant Hisano avec son vélo, les vêtements pleins de sang, il a laissé tomber une pierre en forme d’écaille que la fillette a gardé comme un porte-bonheur. Dix ans plus tard, alors que la police enquête sur la mort du professeur, un mystérieux garçon surgit dans la vie de Hisano : il pourrait être le garçonnet en fuite, en tout cas il possède un bijou d’où provient la pierre gardée par la jeune fille. Qui est-il ? Que veut-il à Hisano ?...

Mon avis
Le titre et la somptueuse couverture ont attiré mon attention sur Coelacanth. Comme pour Souvenirs de demain, un affichage éditorial en shojo manga, que je trouve pour le coup bien moins évident… Ou disons que Coelacanth est du shojo thriller (je ne sais pas si ça existe…). D’emblée, l’atmosphère est très troublante : si l’héroïne est émue par le mystérieux garçon possesseur du bijou, on est très loin d’une bluette sentimentale. Hisano est très perturbée : elle est constamment accompagnée d’un mouton, qui commente ses actes et ses pensées, en la mettant à jour. Je ne sais s’il s’agit d’un motif de la culture japonaise, mais au moins pour le lecteur occidental peu familier des codes (moi, donc !), cela insuffle une atmosphère très particulière au récit. Surtout, on est très rapidement propulsé dans une histoire très sombre, tant par l’évocation du passé tragique (notamment pour le garçonnet, qui évoluait dans un contexte familial terrible) que par les dangers qui semblent peser sur les épaules de Hisano. Le premier volume se clôt sur un suspense insoutenable : il faudra patienter jusqu’en janvier 2013 pour connaître la suite (et la fin, heureusement, c’est une histoire en deux volumes seulement).
Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé, ma récente moisson manga fut donc des meilleures… L’histoire est assez complexe : beaucoup de non-dits (nécessaires au suspense), plusieurs fils narratifs (le meurtre du professeur, le passé de Hisano, l’histoire du garçonnet, le jeune homme et son entourage), tout cela fait de Coelacanth un volume assez exigeant. Le tout est servi par un graphisme efficace, un trait plutôt précis, dans un dessin qui réussit à être à la fois dépouillé et précis. C’est une histoire très sombre, tant par les événements passés qui sont évoqués que par la tension narrative qui s’installe très rapidement. J’ai hâte de connaître la fin de l’histoire !


Pour qui ?
Pour tous les amateurs de manga : ne pas s’arrêter à l’étiquette shojo… Pour ceux qui aiment les récits policiers, du genre thriller, en bande dessinée.

Le mot de la fin
Quel suspense ! ;-)



Kayoko Shimotsuki, Coelacanth (シーラカンス), vol.1,  Soleil Productions, 2012. Traduit du japonais par Patrick Alfonsi. Publication originale: Kôdansha, 2008.

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