Présentation
Le
lycée est bouleversé par une nouvelle inattendue : un des professeurs a
été assassiné. Hisano est l’une des seules à ne pas être bouleversée. En
revanche, l’événement la ramène à une autre tragédie, qui s’est produite dix
ans auparavant : une explosion a détruit l’immeuble où elle vivait petite
fille, tuant un jeune couple. Elle ne se trouvait pas sur les lieux, mais alors
qu’elle rentrait à la maison, elle a été renversée par un petit garçon, l’un de
ses voisins, le fils d’une des victimes. En percutant Hisano avec son vélo, les
vêtements pleins de sang, il a laissé tomber une pierre en forme d’écaille que
la fillette a gardé comme un porte-bonheur. Dix ans plus tard, alors que la
police enquête sur la mort du professeur, un mystérieux garçon surgit dans la
vie de Hisano : il pourrait être le garçonnet en fuite, en tout cas il
possède un bijou d’où provient la pierre gardée par la jeune fille. Qui
est-il ? Que veut-il à Hisano ?...
Mon avis
Le
titre et la somptueuse couverture ont attiré mon attention sur Coelacanth. Comme pour Souvenirs de demain, un affichage
éditorial en shojo manga, que je trouve pour le coup bien moins évident… Ou
disons que Coelacanth est du shojo
thriller (je ne sais pas si ça existe…). D’emblée, l’atmosphère est très
troublante : si l’héroïne est émue par le mystérieux garçon possesseur du
bijou, on est très loin d’une bluette sentimentale. Hisano est très
perturbée : elle est constamment accompagnée d’un mouton, qui commente ses
actes et ses pensées, en la mettant à jour. Je ne sais s’il s’agit d’un motif
de la culture japonaise, mais au moins pour le lecteur occidental peu familier
des codes (moi, donc !), cela insuffle une atmosphère très particulière au
récit. Surtout, on est très rapidement propulsé dans une histoire très sombre,
tant par l’évocation du passé tragique (notamment pour le garçonnet, qui
évoluait dans un contexte familial terrible) que par les dangers qui semblent
peser sur les épaules de Hisano. Le premier volume se clôt sur un suspense
insoutenable : il faudra patienter jusqu’en janvier 2013 pour connaître la
suite (et la fin, heureusement, c’est une histoire en deux volumes seulement).
Vous
l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé, ma récente moisson manga fut donc des
meilleures… L’histoire est assez complexe : beaucoup de non-dits
(nécessaires au suspense), plusieurs fils narratifs (le meurtre du professeur,
le passé de Hisano, l’histoire du garçonnet, le jeune homme et son entourage), tout
cela fait de Coelacanth un volume
assez exigeant. Le tout est servi par un graphisme efficace, un trait plutôt
précis, dans un dessin qui réussit à être à la fois dépouillé et précis. C’est
une histoire très sombre, tant par les événements passés qui sont évoqués que
par la tension narrative qui s’installe très rapidement. J’ai hâte de connaître
la fin de l’histoire !
Pour qui ?
Pour
tous les amateurs de manga : ne pas s’arrêter à l’étiquette shojo… Pour ceux qui aiment les récits policiers, du genre thriller, en bande dessinée.
Le mot de la fin
Quel
suspense ! ;-)
Kayoko Shimotsuki, Coelacanth (シーラカンス), vol.1, Soleil Productions, 2012. Traduit du japonais par Patrick Alfonsi. Publication originale: Kôdansha, 2008.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire